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LALEVADE D’ARDECHE: histoire du bassin houillier

Le bassin houiller de Lalevade-d’Ardèche, souvent associé à celui de Prades, représente un chapitre important de l’histoire industrielle de l’Ardèche. Son exploitation a marqué profondément la région pendant près de deux siècles.

Le charbon de Lalevade-d’Ardèche est d’origine carbonifère, plus précisément du Pennsylvanien supérieur (il y a environ 307 à 299 millions d’années). Il s’est formé à partir de roches sédimentaires d’origine lacustre. Le gisement se présente sous la forme d’une cuvette synclinale, enchâssée dans des formations de micaschistes et de gneiss. Les couches sont souvent irrégulières et quasi verticales, rendant l’exploitation complexe. Le charbon extrait était principalement un anthracite de bonne qualité, avec environ 10% de matières volatiles.

L’exploitation de la houille dans la région remonte au moins au XVIIIe siècle. Dès 1789, Lalevade (qui faisait alors partie de Nieigles) produisait déjà 5 000 tonnes de houille par an. Cette activité était essentielle au développement des industries du Vivarais. Au début du XIXe siècle, l’exploitation se développe. Une première concession est octroyée pour une durée de cinquante ans. Le site connaît un nouvel essor après un incendie survenu en 1856 et l’octroi d’une nouvelle concession en 1872. De nouveaux puits sont ouverts, et le charbon était principalement utilisé pour les fours à chaux du Teil, notamment par l’usine Lafarge.

L’activité minière a connu une période faste au début du XXe siècle. En 1920, Lalevade-d’Ardèche, alors une cité industrielle de 1 350 habitants, comptait plus de 600 ouvriers employés dans les mines de charbon, mais aussi dans les usines d’extraits tannants, les moulinages et les scieries. Les mines de Lalevade, avec celles de Banne, étaient parmi les principales mines de charbon du département. Parmi les sites importants, on peut citer la mine de Champgontier à Prades (commune voisine), dont le puits Armand est encore visible avec son chevalement en maçonnerie datant de 1900.

L’exploitation du bassin houiller de Lalevade-d’Ardèche s’est poursuivie jusqu’au milieu du XXe siècle. Cependant, des événements comme une crue importante de la rivière Salyndre le 6 août 1963 ont définitivement interrompu l’activité minière sur certains sites, comme la mine de Champgontier qui est classée inactive en 1965. Globalement, l’exploitation a cessé autour des années 1950 pour le bassin de Lalevade.

Aujourd’hui, l’économie de Lalevade-d’Ardèche est davantage tournée vers le tourisme et les services. Cependant, des vestiges de cette activité minière subsistent, notamment des entrées de mines, des terrils et d’anciens bâtiments miniers. Des randonnées, comme la « Rando : Les Mines de Lalevade », permettent de découvrir ce patrimoine industriel et d’observer les paysages marqués par cette histoire. La mine de Champgontier à Prades est même inscrite au titre des monuments historiques depuis 2010.

L’histoire du bassin houiller de Lalevade-d’Ardèche témoigne de l’importance du charbon dans le développement économique et social de la région, laissant un héritage visible dans le paysage et la mémoire locale.

Marie
Author: Marie

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