Aubenas
AUBENAS: la vie d’antan.
La vie des Albenassiens à travers les siècles.
La vie des Albenassiens à travers les siècles a été façonnée par un ensemble de facteurs géographiques, économiques, sociaux et culturels. Voici un aperçu détaillé de ces différents aspects :
1. Le cadre de vie et l’environnement
- La « ville sans eau » (jusqu’au XIXe siècle) : La caractéristique la plus marquante d’Aubenas pendant des siècles a été son manque chronique d’eau. Juchée sur son éperon rocheux, la ville haute ne pouvait être alimentée par les cours d’eau en contrebas. Cette pénurie avait des conséquences directes sur l’hygiène et la vie quotidienne. L’arrivée de l’eau en 1863, avec la construction de 50 fontaines, a été un événement majeur, célébré en grande pompe.
- La ville haute vs la plaine : Il existait une dichotomie entre la ville haute, historique et fortifiée, et la plaine en contrebas. Au XIXe siècle, l’industrialisation s’est développée dans la plaine, près des voies de communication (route, gare), où s’implantaient fabriques et entrepôts. La ville haute conservait son caractère médiéval et commercial.
- L’habitat : Les ruelles médiévales et les anciennes échoppes du centre-ville témoignent d’un habitat dense et organisé autour du château. Les maisons étaient souvent construites en pierre, adaptées au relief et au climat.
2. L’économie et le travail
- Le commerce et les foires : Aubenas a toujours été un carrefour commercial essentiel. Dès le Moyen Âge, des foires importantes s’y tenaient, comme la célèbre foire aux cochons (Saint-Antoine) en janvier et la foire aux poulains en novembre. Ces marchés étaient des événements économiques et sociaux majeurs, où l’on achetait et vendait des produits locaux (châtaignes, produits agricoles) et des marchandises venues d’ailleurs. Le marché du samedi matin reste une institution à Aubenas.
- L’agriculture : L’Ardèche est une terre de polyculture. La châtaigne a toujours été un produit emblématique et essentiel pour l’alimentation locale. On trouvait aussi des cultures de vigne et d’olivier sur les plateaux calcaires au sud, et des arbres fruitiers dans les Cévennes au nord et à l’ouest. L’élevage, notamment de chèvres, était également important.
- L’industrie manufacturière :
- Textile (drap, coton, soie) : Dès le XVIIIe siècle, des manufactures de drap de laine, de mouchoirs en coton et surtout de soie se sont développées dans la vallée.
- La soie : Le XIXe siècle a été l’âge d’or de la soierie à Aubenas. La ville était un centre majeur du négoce de la soie, se classant même parmi les premières villes de France pour cette activité en 1872. Des manufactures royales ont été créées, utilisant les innovations de Vaucanson. Cependant, la pébrine (maladie du ver à soie) a entraîné un déclin important de cette industrie à la fin du XIXe siècle.
- Mines et carrières : Les Albenassiens exploitaient localement le minerai de fer, la chaux grasse et le charbon, témoignant d’une activité industrielle diversifiée.
- L’artisanat : Les marchés et les échoppes du centre-ville mettaient en avant l’artisanat local, avec des produits en cuir, en soie, des perles, des bougies et des tissus.
3. La vie sociale et les institutions
- Une ville de seigneurs et d’évêques : L’histoire d’Aubenas est marquée par les luttes d’influence pour sa possession, notamment entre les évêchés de Viviers et du Puy-en-Velay. La présence du château, initialement défensif, a structuré la vie urbaine et les relations de pouvoir.
- Les guerres de religion : Comme de nombreuses villes du Vivarais, Aubenas a été touchée par les guerres de religion, entraînant des destructions (comme l’église Saint-Laurent) et des reconstructions.
- L’organisation urbaine : L’aménagement du centre ancien, avec ses remparts, ses tours et ses portes (dont l’entrée par un pont-levis au Moyen Âge), témoigne d’une organisation visant à la défense et au contrôle des accès.
- Le Tribunal de Commerce et la Chambre de Commerce : L’institutionnalisation du Tribunal de Commerce en 1791 et de la Chambre de Commerce en 1869 montre l’importance croissante de l’activité économique et la nécessité d’une régulation des échanges.
4. La culture et les traditions
- Le patrimoine architectural : Le château d’Aubenas, le Dôme Saint-Benoît, la Chapelle des Cordeliers et l’Église Saint-Laurent sont des témoins de l’histoire et de l’évolution architecturale de la ville, marquant les époques médiévale, de la Renaissance et des siècles suivants.
- Les fêtes et célébrations : L’arrivée de l’eau en 1863 a été célébrée par des fêtes qui ont duré un mois entier, montrant l’importance des événements collectifs. Les foires et les marchés étaient également des moments de rassemblement et de convivialité.
- La gastronomie : Le marché est l’occasion de découvrir les produits du terroir ardéchois, avec des saveurs et des senteurs locales. La châtaigne est à l’honneur, mais aussi les fromages de chèvre et d’autres spécialités.
- La vie associative et culturelle : Bien que les informations soient plus récentes, la ville d’Aubenas soutient aujourd’hui divers festivals et événements culturels, témoignant d’une vie culturelle dynamique. Des associations comme Tempo’Trad Aubenas perpétuent les musiques et danses traditionnelles.
- Le rapport à la nature : La proximité des Cévennes, des gorges de l’Ardèche et des paysages sauvages a toujours influencé le mode de vie des Albenassiens, entre exploitation des ressources naturelles et activités de plein air.
En résumé, la vie des Albenassiens dans les siècles précédents était une adaptation constante aux contraintes et aux opportunités offertes par leur environnement. De la gestion de la pénurie d’eau à l’exploitation de la soie, en passant par l’organisation des marchés, les Albenassiens ont su développer une identité forte, marquée par l’ingéniosité,